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Bonjour à toi en ce jour férié ! Je profite de ton état d’esprit j’espère un peu détendu – sauf si tu fais partie de celleux qui doivent travailler aujourd’hui, auquel cas je t’envoie tout plein de bonnes ondes et de motivation – pour te faire une proposition.
Ce mail ne ressemblera donc pas vraiment à mes articles habituels du mercredi, car tu n’y trouveras nulle introspection, nulle réflexion sur l’écriture, juste cette mystérieuse demande.
(Bon, j’ai menti, parce que du coup, j’ai quand même réussi à expliquer des trucs dans la suite du mail. Je suis incorrigible.)
Sans plus attendre, car je sens que ta patience commence à s’étioler face à cet intenable suspense, la voici :
Veux-tu être beta-lectricǝ ou sensitivity reader de mon premier tome ?
Si tu ne connais pas ces deux titres, permets-moi de te les expliquer en quelques mots.
Unǝ beta-lectricǝ a la difficile tâche de relire un manuscrit après ses premières corrections mais avant les dernières, puisqu’iel a pour responsabilité à la fois de repérer les fautes ou formulations maladroites, et de donner son avis sur l’histoire, sa crédibilité, ses personnages.
J’ai déjà quelques beta-lectrices attitrées (merci mon amoureux, Leila, Maman, Elisa, Némésis, Mathilde…) (oui, j’ai fait un accord de sens), mais ces fidèles et merveilleuses relectrices ont quasiment toutes eu l’intégralité des versions de ce tome entre les mains, y compris la première, qui date d’il y a huit ans.
Certains éléments les surprendront, car le tome n’a cessé d’évoluer. Cependant, je sais qu’elles connaissent déjà les personnages, se sont attachées à elleux au cours des différentes versions, et ne les découvrent plus d’un œil neuf.
C’est pourquoi j’en appelle à toi, innocentǝ qui n’as encore jamais lu le moindre bout de mon roman !
Tes remarques me seraient incroyablement précieuses – surtout celles qui concernent l’intrigue en elle-même, les rebondissements, le rythme, les éventuels passages superflus, et l’attachement aux personnages.
Unǝ sensitivity reader a un autre rôle, tout aussi capital à mes yeux : iel est « une sorte de bêta lecteur qui va relire votre manuscrit mais [qui] ne va pas chercher les fautes d’orthographe ou les incohérences mais les problèmes de représentation et les paroles ‘problématiques’ » (Planète Diversité, site qui recense des sensitivity readers francophones).
Si les sensitivity readers sont de plus en plus courants dans les pays anglo-saxons, le recours à leur expertise est encore timide en France – et rencontre une invariable levée de boucliers, car certainǝs considèrent qu’il s’agit de censure.
En France nous sommes éduqué·e·s à penser que ‘l’Auteur’ est cette entité qui donne tandis que nous recevons passivement. Faire une œuvre universelle, cela se travaille.
Voilà ce que dit l’autrice Laura Nsafou, telle qu’elle est citée dans l’article Pourquoi la France déteste les “sensitivity readers” (Les Inrockuptibles).
On est sur un débat similaire à celui qui porte sur les traumavertissements.
L’un comme l’autre sont perçus comme vidant la création littéraire de tout son caractère transgressif : à mes yeux, ce n’est pas le cas. Au contraire, je le vois comme une façon d’aborder des sujets durs et divers sans pour autant moi-même poursuivre et asseoir encore une fois le discours dominant.
Voilà, donc si tu as un regard qui n’est pas blanc, cis, hétéro, valide… Accepterais-tu de le poser sur mes pages et de me faire un retour ?
Il faut maintenant passer aux choses sérieuses.
À savoir, te dire dans quoi tu te lances si tu acceptes.
Tu as sûrement dû remarquer que la concision et moi ne sommes pas bonnes amies… Tu vas désormais comprendre à quel point…
…
Mon premier tome comprend à peu près 280 000 mots, ce qui correspond à environ 15 à 16 heures de lecture à vitesse moyenne.
Je te donne des paramètres supplémentaires :
Au vu de ce qui me reste à écrire et du temps nécessaire pour ma première correction, je pense pouvoir t’envoyer le manuscrit début août.
J’aimerais soumettre mon tome 1 au concours des Plumes Francophones, qui s’achève le 31 août.
Afin d’avoir le temps de centraliser et prendre les remarques des beta-lectricǝs et sensitivity readers, j’aimerais récupérer les retours la semaine du 18 août.
Cela signifie que si tu te proposes pour la relecture, tu auras à peu près deux semaines, soit une heure de lecture par jour.
Je sais que c’est un rythme qui peut paraître intense, donc je veux préciser que si tu te proposes pour relire et que finalement tu n’arrives pas à tenir le rythme, ce n’est pas grave.
Et j’avoue que cette temporalité serrée me stresse moi-même, donc je me rassure en me disant que si je n’ai pas fini à temps, ce n’est pas grave non plus, puisque dans tous les cas, je vais le publier, ce livre, concours ou pas !
Voilà, je pense que j’ai fait le tour des avertissements, mises en gardes, supplications et compagnie.
Mais non, j’oublie le plus important, la « quatrième de couv’ », le pitch, pour te donner un peu envie quand même :
Sept personnes se réveillent dans un champ aux étranges couleurs, sans savoir comment elles y sont arrivés. Et lorsqu’elles pensent enfin avoir trouvé refuge dans une citadelle mystérieuse, c’est pour découvrir qu’elle est peuplée de nobles charismatiques qui ne les voient que comme proies…
Qui survivra à cette traque ? Qui y perdra son humanité ?
Je conclus donc par ceci : si tu te sens d’affronter la lecture de mon manuscrit, réponds directement à ce mail pour m’en faire part – et sois assuréǝ de mon éternelle gratitude !
Hey ma belle!
Pour avoir lu tes deux premiers tomes lorsque nous étions au Japon ensemble, je pense que je suis plutôt une personne test. En ce moment, je lis pas mal de livres fantastiques/romance/survie. Tout ce que je peux t'offrir c'est un retour/ressenti de ta nouvelle version! Et j'avais déjà dévoré la première version 😊
Mwa mwa mwa mwa !! Je suis 2 en 1, je peux faire bêta et sensitive reader sur certains sujets. Je me marie le 24 août et je pars sans électronique du 11 au 16, mais si c'est reçu pour le 5, 6 août max, je peux m'y mettre full time pendant 3 - 4 jours :D