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Je ne te parlerai pas aujourd’hui de mes corrections, et pour cause : bien que je réfléchisse aux éléments de fond que je veux retravailler (et les idées fusent !), j’attends encore les retours de mes beta lectrices pour me mettre sur la forme. Je n’ai donc pas grand-chose à raconter pour l’instant.
En revanche, évoquer la forme me permet de me pencher sur un point qui m’importe : l’écriture inclusive.
(Oui, je sais, j’en parle beaucoup. D’un autre côté, je viens de dire que c’était un point (médian ?) qui m’importait !)
Plus j’approche de la publication, plus je réfléchis à l’inclusivité, que j’ai tenté de manifester dans le fond, et que je veux redoubler par la forme. Je reste convaincue que la littérature est le lieu des expérimentations linguistiques et des néologismes.
Éviter l’exclusion : inclure les concernéǝs
Or l’écriture inclusive peut exclure. Je ne parle pas ici des personnes et institutions (coucou l’Académie française) qui la refusent par principe, par conservatisme, ou autres bonnes raisons. Je parle des personnes qui rencontrent des troubles de lecture (dyslexie, déficiences visuelles).
Je me suis renseignée, j’ai croisé plusieurs sources, et j’en ai tiré des conclusions.
D’une part, il semble que les personnes réfractaires à l’écriture inclusive aient utilisé ces troubles de lecture comme un argument pour rejeter d’office toute altération à la belle langue de Molière.
D’autre part, certaines personnes dyslexiques ont signalé leur mécontentement quant à cette instrumentalisation de leurs difficultés.
Enfin, une partie de l’argumentaire anti-écriture inclusive repose sur le fait que les aides à la lecture pour les personnes déficientes visuelles (lecteurs audio automatiques) ne sont pas capables d’appréhender les nouvelles formes d’écriture. Il s’agit en réalité d’un paramétrage assez « simple » à corriger, si tant est que les développeusǝs s’y intéressent.
Il n’en reste pas moins que l’inclusivité ne serait qu’un mot vide si je ne me penchais pas sur les difficultés que l’écriture inclusive peut provoquer. Je me suis par exemple renseignée sur les polices d’écriture recommandées pour faciliter la lecture aux personnes dyslexiques.
(J’avoue être séduite par la Sylexiad, que je trouve très jolie.)
Dans la mesure où les caractères proches visuellement entraînent des confusions, je me pose également des questions sur l’utilisation du « ǝ » pourtant cher à mon cœur.
Afin de ne pas spéculer dans le vide, je viens de contacter quelques sensitivity readers dyslexiques inscritǝs sur la liste de Planète Diversité. Je vais leur soumettre quelques propositions d’écriture inclusive ; iels auront pour tâche de m’indiquer si l’une ou l’autre des solutions seraient à proscrire.
J’avoue que je suis très excitée à l’idée d’avoir leur retour : comme je l’expliquais dans mon cycle sur l’écriture inclusive, je veux profiter de mon auto-édition pour faire de mon roman – de ma trilogie – un véritable laboratoire d’expérimentation.
Rien n’est encore gravé dans la pierre, tout peut encore évoluer… et c’est ce qui est si enthousiasmant à mes yeux !
Solliciter l’avis de toustes
Dans l’idéal, l’écriture inclusive ne devrait pas rebuter d’éventuellǝs lectricǝs. J’ai donc décidé de faire appel à l’avis général… par le biais d’un sondage !
Ce questionnaire me permet de constater quelle(s) forme(s) d’écriture inclusive suscitent plus d’engouement – et laquelle ou lesquelles sont à oublier. J’y évoque donc les formes que je connais, que j’ai pratiquées ou explorées dans mes écrits :
Utilisation de l'accord au féminin avec « ǝ » pour indiquer que tous les genres sont inclus ; à l'oral, se lit comme si c'était accordé au féminin.
Exemple : « Les lectricǝs sont intéresséǝs. »
Utilisation de l'accord de sens : on accorde en fonction de l'importance des groupes décrits.
Exemple : « Les souris et le chat sont tombées dans un trou. »
[Il y a plusieurs souris, elles sont donc considérées comme plus importantes ; on accorde au féminin.]
Utilisation de l'accord de proximité : on accorde en fonction de la proximité entre les termes.
Exemple : « Les souris et le chat sont tombés dans un trou. » [« Le chat » est plus proche de « tombé » que « les souris ».]
Autre exemple : « Le chat et les souris sont tombées dans un trou. » [« Les souris » est désormais plus proche de « tombé » que « le chat ».]
Utilisation du point médian.
Exemple : « Les lecteur•ices sont intéressé•es. »
Concaténation du masculin et du féminin : on associe le masculin et le féminin en un néologisme, comme s’il y avait le point médian… mais sans le point médian !
Exemple : « Les lecteurices sont intéressées. »
Par ailleurs, ce sondage a une double utilité : s’il obtient suffisamment de partages, il pourrait me permettre d’obtenir de l’engagement – et donc me servir de vitrine publicitaire.
En effet, je parie sur l’intérêt que pourrait susciter la promesse d’un roman de fantasy & science-fiction en écriture inclusive. Dans ce but, j’ai intégré une dernière question, proposant aux interrogéǝs de me laisser leur adresse mail pour que je les informe de la parution de mon premier tome.
Ce sondage, tu peux le trouver en cliquant sur le bouton ci-dessous : je t’enjoins à le compléter – et, si tu le peux, à le partager !