Temps de lecture : 6 minutes
Avertissement : ce mail va parler de sexe, pas de façon totalement explicite, mais tout de même bien précisément. Si tu as moins de 18 ans ou que ce sujet ne te met pas à l’aise, je te suggère donc de te passer de cette lecture !
Ohlala, mais qu’est-ce qu’elle raconte encore cette autrice à la noix ?
Elle va nous annoncer qu’elle s’essaie au roman porno, c’est ça ? Que finalement, la SFFF ça ne lui suffisait pas ?
Oui !
Mais non !
Je ne vais pas te cacher que j’ai écrit des textes sulfureux… avant de savoir par la pratique comment ça se passait. Je pense que j’étais bien à côté de la plaque !
Ce n’est plus le cas aujourd’hui, ce qui est tout de même plus pratique. D’une part, parce que Sublimes touche à l’érotisme dans certains passages… Et d’autre part, parce que je viens de participer à un concours d’écriture de nouvelles érotiques !
Il s’agit du Prix de la Nouvelle Érotique, organisé par Les Avocats du Diable au moment de la nuit la plus longue de l’année – et dont les nouvelles lauréates sont publiées en recueil par la maison d’édition Au Diable Vauvert. Pour participer, il faut avoir déjà publié quelque chose ; pour moi, il s’agissait de cette newsletter !
Et comment ça se passe ?
Eh bien, samedi soir, à 23h56, les quelque 290 inscritǝs dont je faisais partie ont reçu un thème ainsi qu’un mot final imposé. Cette année, il s’agissait des suivants :
Thème : « Avis de pas sage »
Mot final : « Bâton »
Nous avions ensuite huit heures pour pondre un texte érotique répondant à ces exigences et n’excédant pas 20 000 signes (espaces compris), soit entre 3 000 et 4 000 mots, pour un temps de lecture pouvant aller jusqu’à 15 minutes. Il n’y avait pas de minimum imposé, si bien qu’une personne a envoyé sa participation à 00h35 !
Le thème et le mot final m’ont tout de suite inspirée, mais il fallait donner un cadre à ce que j’allais composer. Je me suis donc retrouvée, à mon grand amusement, à… utiliser des techniques apprises lorsque j’étais en prépa littéraire pour faire les plans de mes dissertations !
J’ai commencé par analyser le thème : un jeu de mot très amusant sur l’avis de passage. Je me suis donc posé la question de savoir qui laissait des avis de passage : livreurs et livreuses, facteurs et factrices… mais aussi huissiers et huissières ou encore commissaires de justice !
Avec un thème pareil, je penchais d’ores et déjà pour une ambiance sexuelle empreinte de BDSM, une pratique sexuelle basée sur des relations de domination-soumission, parfois de douleur (sado-masochisme), avec souvent l’utilisation d’accessoires pour pimenter le tout – mais où le consentement est roi, symbolisé par le safeword (mot de sécurité) que prononce toutǝ participantǝ dès lors qu’iel veut cesser l’activité en cours.
Je me suis tout de même dit que le côté « livreur/livreuse » dans un scénario, ça fleurait bien le mauvais film pornographique. Il fallait donc que je fasse original !
Avant de me pencher plus avant sur ma trame, j’ai réfléchi au mot final, excluant d’office le « coup de bâton » et le « retour de bâton », qui me semblaient bien trop évidents (quoique tout à fait raccord avec le BDSM).
Ensuite, j’ai bavardé un peu avec mon amoureux (ma muse !). Il a soulevé 2-3 points très inspirants, qui ont nourri les idées que j’avais déjà eues…
Il ne me restait plus qu’à m’y mettre pour de bon !
J’ai commencé par réfléchir à mes protagonistes (au nombre de deux), et à quelques personnages secondaires (qui n’apparaissent pas en tant que tels), puis j’ai lancé les grandes lignes de ce que j’avais prévu.
J’ai ensuite exploité la trame de storytelling popularisée par Pixar afin de m’assurer que mon histoire se tenait :
Il était une fois _. Tous les jours, _. Un jour _. C'est ainsi que _. C'est ainsi que _. Jusqu'au moment où _.
J’ai ensuite twisté la trame avec quelques éléments de forme (analepse (qu’on appelle aussi flash-forward) et foreshadowing, passages en narration à la première et à la troisième personne, retournement de situation final) … et j’étais prête ! Il m’a fallu environ une bonne heure pour en arriver là.
Pour la rédaction en elle-même, il m’a fallu quatre ou cinq heures, avec un peu de relecture à mi-parcours et trop de relectures à la fin (ou pas assez, c’est selon). J’ai envoyé le produit final à 7h30… et après je suis allée me coucher !
Mais, du coup, de quoi as-tu parlé ?
Ach ! Que j’aimerais te raconter ! Mais, pour des raisons d’anonymat, cela m’est impossible avant la publication des résultats… annoncée lors de la nuit la plus courte de l’année, soit en juin !
Je ne peux donc rien révéler… mais, la bonne nouvelle (badum-tss), c’est que je me suis tellement amusée avec ces personnages que j’ai envie de créer un petit feuilleton qui y serait lié. J’y réfléchis encore, mais je pense avoir trouvé un filon très inspirant – et qui devrait conquérir les cœurs !
En tous cas, ce qui est sûr, c’est que je me réinscrirai l’année prochaine, j’ai adoré ce défi – et écrire pendant la nuit, pour moi, c’est la base 😉
Ah, dommage, maintenant que je découvre le mot final, ça m'inspire des idées dans tous les sens ahah, j'aurais ptet dû essayer ! Bon cela dit je ne crois pas avoir publié quoi que ce soit qui leur conviendrait, comme première œuvre, alors sans regret. J'ai tellement hâte de découvrir ton texte et ces déjà fameux personnages !