Temps de lecture : 5 minutes
Ahhh, ça fait des semaines, des mois, même, que j’attends de vous annoncer ça ! Mais je voulais attendre d’avoir une preuve écrite, une trace physique, une confirmation indéniable que c’était bon !
Il en est temps, désormais.
Je vais être publiée, ça y est, c’est officiel, j’ai signé le contrat !
Oui, vous avez bien lu : je vais être publiée !!!
Rien que de vous l’écrire, je sens à nouveau l’adrénaline, l’excitation, les papillons dans le ventre de l’instant auquel j’ai eu la nouvelle.
Et comme j’ai promis de tout vous raconter, c’est ce que je vais faire maintenant. Et en narration romancée, s’il vous plaît.
La bonne nouvelle
La banquière m’explique ce dont j’ai besoin, me donne des conseils, me suggère des livrets. À mon habitude, je note tout, bonne élève que je suis, mais ne prends aucune décision, connaissant ma propension à « me faire avoir ». J’en parlerai avec mon amoureux, ce soir, et il me dira que nous n’avons pas besoin de ces placements.
Je sors de la banque. Il fait beau, pour un 2 février. À mon habitude, je consulte mon portable : quelques notifications des réseaux sociaux, et quelques mails. Tiens, un mail intitulé : « Re : Soumission de manuscrit ». J’en ai déjà reçu un comme ça, la semaine dernière : mon premier refus. J’étais prête à recevoir de nombreuses réponses négatives, alors il ne m’a pas fait trop mal.
Mais ce mail-là, il vient d’une des maisons d’éditions qui m’intéressent le plus. Je sens mon cœur faire de grandes embardées dans ma poitrine alors que j’ouvre le mail, et que je le lis, debout sur la petite placette devant la banque.
Bonjour Emma,
Nous avons bien réceptionné votre manuscrit et vous remercions de nous l’avoir envoyé.
À notre grande satisfaction, il s’est avéré à la hauteur de l’invocation qui l’avait porté ! Sombre, audacieux et inclusif : tout à fait le type de projet que nous aimerions voir rejoindre notre catalogue.
La suite du mail, je la lis à travers un brouillard d’adrénaline, d’incompréhension, de joie intense et d’incapacité à la gérer. Je me laisse tomber sur un petit muret, car mes jambes ne me portent plus. Mes mains tremblent, mon cœur bat la chamade, j’hyperventile, j’ai les larmes aux yeux. J’ai rarement ressenti une félicité si puissante qu’elle balaie tout sur son passage.
J’appelle mon amoureux pour lui annoncer – j’ai du mal à respirer, je suis encore sous le choc. Il ne répond pas. Il doit être en réunion.
Alors j’appelle ma Maman. Elle répond. Et au téléphone, je balbutie :
— Maman… J’ai reçu une réponse d’une maison d’édition… Et j’ai eu… une réponse… ‘tive…
Les larmes entrecoupent mes paroles, je suis inintelligible, à tel point que ma mère me répond, inquiète et pleine de sollicitude :
— Ma puce… Je suis désolée…
Elle a l’air de ne pas comprendre pourquoi je suis dans un tel état.
— Tu savais que tu aurais des réponses négatives…
Je ris à travers mes larmes, parce que je comprends. Je ne me mettrais pas dans un tel état pour un refus, en effet. Je m’y suis préparée. C’est la réponse positive qui me chamboule !
— Non, non, Maman… J’ai eu une réponse POSITIVE !
Et là, je sens ma mère dans le même état que moi. Nous sommes toutes deux à la limite de la cohérence, tant la joie, l’accomplissement sont irrésistibles.
Lorsque je raccroche, mon amoureux me rappelle, et c’est une réitération de l’annonce qui m’emporte comme un raz-de-marée. Sur le chemin du retour, sous ce beau soleil d’hiver, j’appelle mes sœurs, une à une, et je leur demande de ne rien dire à mon père pour que je lui annonce moi-même, ce soir.
Les heures suivantes sont un tourbillon : je partage la nouvelle avec mes proches, et toute cette joie partagée intensifie cette boule éclatante qui brille si fort au sein de mon abdomen.
Je vais être publiée.
La suite des événements
Je réponds au mail et transmets ma joie et mon enthousiasme de la façon la plus sobre possible (il ne faudrait pas faire peur à mon interlocutrice). L’éditrice me propose un rendez-vous téléphonique pour évoquer les modalités de notre collaboration, et nous échangeons pendant une bonne heure.
Elle m’explique le fonctionnement de la maison d’édition, qui est encore jeune et en plus, en plein chamboulement interne. Elle me dit que mon manuscrit est propre, qu’elle ne voit pas de grands remaniements à faire. Il y aura des corrections bien entendu : suis-je prête à les accepter ? À les discuter ? Oui, et oui, réponds-je avec enthousiasme !
Et pour la date de publication ? C’est compliqué encore de déterminer une date précise. Une fourchette est évoquée : entre septembre 2022 et mars 2023. Pas de souci, je suis patiente : maintenant que j’ai cette certitude, je pourrai bien attendre !
Mon éditrice revient vers moi, m’envoie le contrat-type, nous échangeons à ce sujet. Oui, ça dure un peu, mais je ne me vexe pas, car je sais qu’il y a beaucoup à faire en ce moment, avec les remaniements de la maison d’édition.
Et puis, enfin, début mai, je reçois le contrat final !
Parce que je suis une angoissée de nature, je consulte le service juridique de l’Agence régionale du Livre Provence-Alpes-Côte-d’Azur, qui me donne de précieux conseils, ainsi qu’un ami auteur de ma mère.
Le contrat est propre, plus que correct, et c’est presque extatique que je le signe.
Ça y est, je suis une autrice liée par un contrat à sa maison d’édition, et je jubile.
La maison d’édition
Et maintenant, la révélation que vous attendez toustes : le nom de la maison d’édition.
Sachez que vous bénéficiez, en plus, d’une info privilégiée, ou en termes marketing, d’une exclusivité !
Car oui, mon éditrice m’a dit qu’elle préférait que je n’annonce pas encore le nom de la maison d’édition sur les réseaux sociaux ; pas avant juillet, moment où la communication de la ME reprendra pour de bon.
Mais à vous, mes chèrəs lectricəs, j’ai le droit de révéler le nom de cette maison qui représentera ma Chimère et mes Sublimes. Il s’agit de BeetleBooks Publishing, une maison aux valeurs qui me parlent, une maison qui sort des sentiers battus, une maison dont la charte graphique me séduit !
Ma trilogie sera placée sous l’égide de la libellule, dans la catégorie Dragonfly. Mon éditrice a déjà évoqué ses idées pour la couverture, et tout ce que je peux dire, c’est que j’ai hâte de voir à quoi elle ressemblera !
Pour cielles qui se posent la question : je pourrai proposer / demander à ce qu’apparaissent certains éléments et le graphiste fera en sorte de les associer à l’esthétique de BeetleBooks.
Maintenant que le contrat est signé, le travail final ne saurait tarder à commencer : les corrections, l’élaboration de la couverture, toutes ces étapes que je ne connais que parce que j’ai lu à leur sujet.
La meilleure nouvelle de l’année
Wow, c’est le genre de nouvelle qui donne envie d’appuyer plein de fois sur le petit coeur ❤️❤️❤️ 🥳
Ton récit est si immersif que je revis ce moment avec toi et je verse ma petite larme ! Du pur bonheur, ce mail :D Et vive BeetleBooks Publishings !