Le début de la fin
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Holà, toi qui attendais avec impatience le retour de mes mails !
(Bonjour à toi aussi qui n’avais pas même remarqué que j’avais fait une pause ! Je dis ça, parce que j’aurais sans doute été dans ce second cas.)
Venons-en tout de suite au fait : que signifie ce titre de mail cryptique ? Pour ne pas dire vaguement menaçant ?
Le début de la fin… Oui, mais la fin de quoi ?
(Tu noteras que je suis très subtile dans mon effet d’anticipation.)
La fin de mon premier tome, pardi ! Eh oui, j’ai mis le point final la semaine dernière !
Je me sens à la fois soulagée – et fébrile au possible. Car après la rédaction vient la partie la plus importante : la correction. Je me suis donc dit que c’était le moment de te narrer l’origin story de ma trilogie – et du chemin qui mènera à sa publication.
Je t’avais raconté, dans mon mail sur les rêves, que l’idée de ce roman me vint du royaume onirique. La mise en pratique, elle, se fit… en cours de philosophie (désolée, professeur).
Après un rêve…
Lorsque je m’éveillai, ce matin-là, l’idée qui me trottait dans la tête ne voulut point me quitter, si bien qu’elle supplanta l’intérêt que j’étais censée porter au propos de mon prof de khâgne. J’ouvris un second fichier texte (le premier étant dévolu à la prise de notes), et je me lançai dans la rédaction.
(En réalité, je ne me souviens plus exactement du processus de rédaction, mais je sais que les personnages se sont imposés très vite.)
Si j’en crois les dates des différents fichiers, j’ai commencé la première partie fin septembre 2011 et l’ai achevée mi-novembre. Quant au 1er tome dans son intégralité, je l’ai achevé fin août 2012 – juste à temps pour le concours Gallimard. Il m’aura donc fallu un peu moins d’un an pour composer cette version initiale du premier tome.
Dès la rentrée scolaire suivante, je me mis au deuxième tome (pendant mon année de khûbe, pour celleux qui suivent). Les dates de mes fichiers ne sont pas très claires : je pense l’avoir achevé en mars 2013, puis l’avoir retravaillé jusqu’en juin. Encore une fois, le temps de total de rédaction correspondait à une année scolaire.
Alors commença la lente déchéance : mon rythme d’écriture se dégrada lorsque j’entrai en Master, j’achevai le premier tiers du dernier tome en novembre 2014… puis, je ne parvins jamais à me mettre à la suite.
Pourquoi ?
Parce que je n’avais pas de cosmogonie, pas d’enjeux, que j’avais des trames sans résolutions, des antagonistes fantoches, des développements de personnage avortés… Bref, j’avais beau tenter de rassembler les pièces que j’avais mises en place, il m’en manquait trop pour que je puisse concocter une fin à la hauteur de mes propres espérances.
(Bon, il y avait des raisons plus personnelles, que je résumerai en disant que je préférais consacrer mon temps à autre chose qu’à l’écriture.)
Le manuscrit tomba en déréliction.
Le regain
Après près de quatre ans de pause, je me remis à l’écriture, notamment grâce à l’impulsion de mon amoureux. Oh, j’essayai bien en 2016 de reprendre là où je m’étais arrêtée, pour me confronter aux mêmes apories. Il me fallut encore deux ans pour m’en remettre…
Et lorsque je m’y remis, je décidai de tout reprendre à zéro. Ou presque.
Qu’est-il resté de l’ancienne version ?
L’idée de base, bien entendu, ainsi qu’une bonne partie des personnages (même s’ils ont pu connaître de sérieuses modifications tant dans l’aspect physique ou la psychologie que dans le rôle ou l’importance dans la trame).
J’ai également conservé l’intrigue de la première partie du premier tome, ainsi que la structure prévue pour la trilogie.
Je sais déjà que le second tome connaîtra des remaniements similaires. Quant au troisième, autant dire qu’il faudra que je le reconstruise depuis le début.
(Pour information, je n’ai pas relu l’ancienne version du T1 – du moins, je n’en ai relu que quelques extraits choisis. Il en sera probablement de même pour le T2.)
Quelles sont les nouveautés ?
La cosmogonie. Rien que ça ! Dis-toi que je n’avais que quelques pages éparses de construction du monde pour ma version initiale. Entre-temps, j’ai cinq fichiers, rassemblés dans un dossier intitulé « L’ENCYCLOPÉDIE SECRÈTE » (oui, en MAJUSCULES), qui totalisent près de 60 000 mots (3h de lecture), sans oublier tous un tas de fichiers annexes.
J’ai également ajouté de nouveaux personnages, dont un personnage-charnière (que j’adore, c’est l’unǝ de mes préféréǝs), développé les objectifs de chacunǝ, imbriqué les intrigues, construit les relations politiques… Et bien entendu, j’ai remanié les deux derniers tiers du premier tome.
Davantage de matière, davantage de temps
En revanche… J’ai mis plus de trois ans (à la louche) à enfin recomposer mon tome 1 : multiplication de la durée d’écriture par trois. Ceci dit, la version initiale comptait 100 000 mots ; la nouvelle version en compte presque 280 000 : on est aussi dans l’ordre du triple. Je trouve que c’est assez raccord.
(En plus, mon obsession du chiffre 3 caracole de joie à cette double multiplication par trois. Pour la rendre ternaire, je vais affirmer que la qualité littéraire a aussi été triplée – même si c’est plus ardu à quantifier !)
(Je tiens également à préciser que la rédaction des deux prochains tomes sera plus rapide – notamment grâce à mon encyclopédie secrète.)
Bon. La fin est proche, mais je n’y suis pas encore, comme je l’ai dit plus haut. D’abord, les corrections. J’ai pour ma part effectué une première relecture du tome entier (sachant que j’avais déjà recorrigé moult fois les première et deuxième parties).
Désormais, j’attends le retour de mes beta et sensitivity readers. Je ne reste pas les bras croisés pour autant : je vais corriger de mon côté tout ce qui me saute aux yeux, mais je compte sur ce lectorat test pour me pointer ce qui aurait pu m’échapper.
Ensuite, je plancherai sur la mise en page, sur l’auto-édition, sur la communication… Et je te narrerai mes déboires par le menu !
Sois donc prêtǝ : à partir de la semaine prochaine, je te fais découvrir les coulisses de la correction à ma façon !