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Je ne sais plus comment j’ai découvert Cioran, mais mon père y était sans doute lié. Il m’a en tous cas rapidement offert ses œuvres complètes aux éditions La Pléiade en découvrant mon amour pour son œuvre.
Né en 1911 à Resinár (Roumanie actuelle, alors Autriche-Hongrie) et mort en 1995 à Paris, Emil Cioran (qui trouvait que la francisation du roumain « Emil » était « un prénom de coiffeur ») était un philosophe et écrivain juif d’expression d’abord roumaine puis française.
Interdit de séjour dans son pays d’origine à partir de 1946, puis carrément apatride, Cioran s’installe en France mais ne demande jamais la nationalité française. Je n’ai jamais étudié sa philosophie, mais j’apprécie tout particulièrement ses aphorismes.
Il faut savoir que Cioran était apparemment quelqu’un de joyeux et chaleureux… ce qui ne ressort clairement pas quand on lit ses écrits !
Il déclare avoir passé sa vie à recommander le suicide par écrit, mais à le déconseiller en paroles car, dans le second cas, il faisait face à des interlocuteurs de chair et de sang. Tout en conseillant et déconseillant paradoxalement la solution du suicide, il affirme qu'il existe une supériorité de la vie face à la mort : celle de l'inconnu qui n'est fondée sur rien de logique ou de cohérent et ne fournit pas l'ombre d'un argument justifiant que l'on s'y accroche ou s'y maintienne. Au contraire, la finalité de la mort, elle, demeure toujours claire et certaine. Selon Cioran, seul le mystère de la vie et la curiosité qu'elle suscite constituent une raison de continuer à vivre. (Wikipédia)
Rien que les titre des recueils de Cioran sont incroyables : Atrophies du verbe, La Tentation d’exister, De l’inconvénient d’être né ou encore Ébauches du vertige. Et son œuvre se prête tout particulièrement à un picorage sporadique : quelques lignes aujourd’hui, quelques autres demain…
Voici quelques-uns de ses aphorismes que je chéris tout particulièrement :
« Sans l’idée de suicide, je me serais tué depuis toujours. »
« Le scepticisme est l'élégance de l'anxiété. »
« Il n’est guère qu’un signe qui atteste qu’on a tout compris : pleurer sans sujet. »
« Un moine et un boucher se bagarrent à l'intérieur de chaque désir. »
« L'histoire des idées est l'histoire de la rancune des solitaires. »
« Le tourment chez certains est un besoin, un appétit, et un accomplissement. Partout ils se sentent diminués, sauf en enfer. »
« L’Occident : une pourriture qui sent bon, un cadavre parfumé. »
« Que nous puissions être blessés par ceux-là mêmes que nous méprisons discrédite l’orgueil. »
« Un dégoût, un dégoût – à en perdre l’usage de la parole et même de la raison.
Le plus grand exploit de ma vie est d’être encore en vie. »
« Pour punir les autres d'être plus heureux que nous, nous leur inoculons – faute de mieux – nos angoisses. Car nos douleurs, hélas !, ne sont pas contagieuses. »
Das was ich von Cioran weiss und kenne mag ich sehr. Habe früher einiges gelesen, danke dass du mich wieder an ihn erinnerst...
Ces phrases sont toutes incroyable, mais je crois que celle qui me flatte le plus c'est cele là
« L'histoire des idées est l'histoire de la rancune des solitaires. »
Je suis rancunier et solitaire :)