Mes Sorcières Bien-Aimées #2

Karaba la Sorcière ☀️

Temps de lecture : 2 minutes

On continue avec les sorcières qui m’ont marquée – celles des folklores, des mythologies, des romans, des films et séries, des BD, mangas, animes… Bref, toutes les sorcières qui ont nourri mon imaginaire – et, parfois, mes fantasmes !

La sorcière à l’honneur aujourd’hui fait partie de ces dernières – toutes proportions gardées, puisque j’avais cinq ans quand j’ai vu le film où elle apparaît pour la première fois. Je crois que c’est l’un des premiers personnages de fiction sur lesquels j’ai eu un crush – à tel point que j’ai vu le film où elle apparaît très très très souvent (on est probablement dans les centaines de visionnages).

Il s’agit de Karaba, dans le film d’animation Kirikou et la Sorcière de Michel Ocelot, sorti en 1998.

Attention, je divulgâche le film ci-dessous, donc si vous ne l’avez jamais vu et que vous craignez les spoilers, je vous conseille d’y remédier avant !

(Et aussi, traumavertissement : mention de viol.)

Nom : Karaba la Sorcière

Âge : Son âge n'est pas précisé dans le film

Origine : Originaire d'un village africain non spécifié

Pouvoirs : Karaba la Sorcière est puissante ! Elle peut contrôler les forces de la nature, communiquer avec les animaux. Elle peut également transformer les gens et les contrôler ; c’est ainsi qu’elle métamorphose les hommes en fétiches à son service.

Caractéristiques : Karaba est présentée comme étant une très belle femme malgré (ou, à mes yeux d’enfant, grâce à) son apparence menaçante. Comme la plupart si ce n’est tous les personnages féminins du film, elle est seins nus, mais les siens sont ornés de bijoux, participant à son élégance… C’est une femme libre et indépendante, qui vit en solitaire et possède ses objets, sa propre richesse - ce qui suffirait à la faire désigner comme sorcière par les villageois, même si elle n’avait pas de pouvoirs.

Objectifs : Karaba est crainte dans le village de Kirikou. En effet, elle a fait disparaître tous les hommes du village (de mémoire, les habitantes pensent qu’elle les a dévorés) et elle exerce un joug impitoyable sur les villageoises, les enfants et l’unique vieillard. Son objectif principal est de maintenir son pouvoir en contrôlant l’accès à l’eau des villageoises.

Caractère : Karaba est un personnage complexe. Elle sait ce qu’elle vaut, elle est impatiente et s’agace vite. Elle est coquette, rancunière, intelligente. Elle est également une figure de force et d'indépendance, qui ne se laisse pas dicter sa conduite par les hommes ou les normes sociales. Elle a subi un viol de groupe – traduit par une métaphore dans le film, qui reste destiné aux enfants – et son règne de terreur est sa façon de gérer le trauma et de s’assurer que plus rien de tel ne lui arrivera. Sous toutes ces épaisseurs de douleur et de haine, elle reste capable de compassion et de compréhension.

Pourquoi je l’adore : C’est l’Emma de six ans qui l’adorait le plus. Karaba était si belle et impressionnante, capable d’être en colère (oui, en termes de représentation, il n’est pas anodin que j’aie découvert la colère féminine avec une figure de femme noire, mais c’est un autre sujet) et de se faire obéir. Sa colère était justifiée – ça, je l’ai compris très tôt – et ce n’était pas de la méchanceté (dixit Kirikou : “pourquoi Karaba la Sorcière est-elle méchante ?”).

Bon, la fin du film est mignonne à plein de niveaux… mais celle qui est réservée à Karaba m’a toujours un peu déçue. Oui, elle renoue avec ses capacités d’aimer et de (pro)créer. Mais pourquoi sa guérison passe-t-elle par la perte de ses pouvoirs et de son indépendance ?

Dans ma tête, elle aime et crée, puissante et sublime, indomptable et vengeresse.

(Bon, et maintenant, je vais regarder le film une fois de plus, parce que ça fait quelques années que je ne l’ai pas vu et ça m’en a donné envie…)