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Puisque la période est aux cadeaux, j’ai décidé d’explorer le thème… dans la mythologie grecque. De fait, j’englobe également les offrandes dans la catégorie « cadeaux » (vous allez vite comprendre pourquoi).
Certains de ces cadeaux sont même liés, donc je vais essayer de les lister dans l’ordre chronologique.
Le Feu
J’ai déjà évoqué Prométhée dans un des premiers Mythes & mythologies. Prométhée était un Titan, un de cielles qui s’en sont plutôt bien sortis après la guerre qui opposa les Olympiennəs aux Titanidəs, c’est-à-dire qu’il ne s’est pas retrouvé au Tartare (le sous-sol des Enfers) comme Cronos et plein d’autres quand Zeus et ses adelphes les ont vaincuəs.
Cependant, Prométhée aimait jouer avec le feu. Plus ou moins littéralement.
D’abord, il a façonné les hommes (pas les femmes, je rappelle) puis Athéna leur a donné le souffle de la vie.
Seul problème : ces pauvres hommes n’avaient pas de griffes ou de crocs, pas de fourrure ou d’écailles, bref, ils étaient nus et démunis. Ils ne survivraient pas bien longtemps.
Alors Prométhée, aidé d’Athéna, a volé le Feu sacré et l’a offert aux hommes.
Bon, il a été puni – mais au moins, il a fait un des meilleurs cadeaux, si ce n’est le meilleur cadeau de l’humanité !
Pandore & sa boîte
Je suis certainə que vous pensez que le cadeau, c’est la boîte. Eh bien non, le cadeau, c’est Pandore !
Toutes les divinités se rassemblent pour créer la première femme, Pandore. La première femme humaine a donc été créée, fabriquée, puis offerte. Dans le genre inscription de la femme comme objet dans la psyché humaine, ça se pose là.
Bref, les Olympiennəs offrent Pandore à Épiméthée, le naïf petit frère de Prométhée. Malgré les mises en gardes de son aîné, Épiméthée la prend pour épouse. Sauf que Pandore avait dans ses affaires (son trousseau ?) une boîte glissée là par ses démiurges…
Vous connaissez la suite : poussée par la curiosité (qui lui a été donnée, à dessein, par Hermès), Pandore ouvre la boîte et libère tous les maux de l’humanité : la Vieillesse, la Maladie, la Guerre, la Famine, la Misère, la Folie, le Vice, la Tromperie, la Passion, l'Orgueil ainsi que l'Espérance.
Donc Prométhée donne le feu aux hommes, les divinités donnent Pandore (et donc les femmes) aux hommes… et nous font croire que c’est Pandore qui nous a refilé tous les maux. J’adore !
La Pomme de la Discorde
Bon, sautons quelques années, décennies, siècles, ères ? La temporalité est complexe dans la mythologie grecque. Nous sommes désormais à l’aube de la guerre de Troie.
Pâris, jeune pâtre (et prince de Troie), s’occupe de compter ses moutons quand trois déesses débarquent en se disputant : Aphrodite, Héra & Athéna.
Pourquoi sont-elles en train de se chamailler ?
Parce qu’Eris, la déesse de la discorde, avait balancé une pomme portant l’inscription « pour la plus belle » pendant un banquet et que forcément, ça avait créé… de la discorde.
Bon, là, ça ne comptait pas comme un cadeau.
Mais les déesses ont demandé à Pâris de choisir et il a donc offert la pomme à Aphrodite… non parce qu’elle était la plus belle, mais parce qu’elle lui avait promis en échange l’amour de la plus belle femme du monde, à savoir Hélène.
Il a donc enlevé Hélène, épouse du roi Ménélas, ce qui a engendré la guerre de Troie.
Le Cheval de Troie
Au bout de dix ans de siège, les Grecs (oui, je mets au masculin, parce qu’il n’y avait pas beaucoup de femmes dans l’armée grecque) n’en pouvaient plus. Alors, Ulysse, roi d’Ithaque, propose un stratagème bien connu : faire mine de partir en laissant sur la plage… un cheval de bois, offrande aux dieux ou aux Troyennəs.
Un magnifique cadeau.
Piégé.
Puisque quand les Troyennəs l’ont trouvé, iels ont décidé de le prendre et de lui faire passer les épaisses murailles de leur cité imprenable.
Et, pendant la nuit, les Grecs cachés dans le ventre du cheval sont sortis, ont ouvert les portes de la ville à leurs alliés et mis Troie à sac.
Vraiment, le plus beau des cadeaux…
La Robe de Nessus
(TW : viol)
Autre période, autres protagonistes. Vous connaissez certainement Hercule, fils de Zeus et d’Alcmène, celui qui accomplit les fameux Travaux.
Bon, Hercule était peut-être badass, mais c’était aussi le fils de son père à d’autres points de vue. Par exemple, le mot « fidélité » ne faisait pas partie de son vocabulaire. C’est important de le savoir.
Un jour, Hercule, en compagnie de son épouse Déjanire, doit traverser un fleuve tumultueux. Lui, il peut le traverser à la nage sans problème, mais pas Déjanire. Hercule demande donc au centaure Nessus, passeur dédié à ce fleuve, de faire traverser son épouse.
Sauf que, quand Hercule, qui franchit le fleuve à la nage, arrive sur l’autre rive, il s’aperçoit que Nessus… est en train de violer Déjanire. Ni une ni deux, Hercule bande son arc et tire une flèche trempée dans le sang de l’Hydre de Lerne – qu’il a vaincue lors de ses Travaux – qui empoisonne et tue Nessus.
Dans son dernier souffle vengeur, Nessus recommande à Déjanire de prélever un peu de son sang, la convainquant qu’il a des vertus incroyables : celles de garantir la fidélité d’Hercule. Pourquoi elle a cru un centaure qui l’avait agressée, je ne sais pas, mais elle obéit et garde un peu de ce sang de côté.
Quelque temps plus tard, Hercule revient à la maison avec Iole, une princesse dont il a gagné la main dans un concours, puis massacré toute la famille parce que finalement le roi ne voulait pas lui donner sa fille.
(Oui, Hercule avait des accès de colère meurtriers. Lors d’un autre, il a tué ses propres enfants.)
Déjanire, voyant arriver une nouvelle rivale, enduit un chiton (une tunique) du sang de Nessus et l’offre à Hercule, plutôt content d’être accueilli de la sorte alors qu’il vient de ramener une nouvelle femme à la maison.
Sauf que le sang de Nessus n’avait aucune vertu fidélisante. Au contraire, il avait été contaminé par celui de l’Hydre, un poison terrible.
Quand Hercule enfila le chiton, sa peau se mit à fondre, mettant tout son corps à vif. Incapable de retirer la tunique, qui fusionnait désormais avec sa chair, Hercule se construisit un bûcher pour s’auto-immoler et mettre fin à ses souffrances.
Là, on peut bien parler d’un cadeau empoisonné.
Ce n’est qu’un petit échantillon des cadeaux dans la mythologie grecque… J’en évoquerai d’autres dans des mails futurs !
Sur ce, j’espère que vous relativisez sur les cadeaux pourris que vous avez reçus et je vous souhaite une superbe fin d’année 🥰
Plus que 36h pour participer au jeu-concours !
Et si vous ne l’avez pas fait, ce petit quiz très scientifique vous permettra de déterminer si Sublimes est fait pour vous !
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