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Aujourd’hui, nous allons parler un peu de vocabulaire ! J’avais déjà évoqué le plaisir d’inventer des nouveaux mots pour un monde fantasy ou science-fiction :
Cette fois, je veux vous présenter les mots déjà existants dans la langue française que j’ai retrouvés, repiochés, adaptés à mon univers !
Des termes hiérarchiques
La société qu’on voit le plus dans La Chimère, le premier tome, est une société très traditionnelle, avec une hiérarchie bien établie, des rangs, des classes, des élites, des domestiques et des moins-que-rien.
Pour donner vie à ces classifications sans pour autant réutiliser les termes mille fois vus et revus dans la littérature médiévale-fantastique, j’ai cherché des termes variés, privilégiant autant que possible les termes épicènes (identiques au masculin et au féminin).
Ainsi, les différentes catégories aristocratiques s’appellent « camarilles ».
Il s’agit d’une francisation de ma part du terme « camarilla », dont la définition est la suivante : « entourage d'un souverain exerçant sur celui-ci une influence occulte et souvent néfaste » ou « groupe d'individus agissant sur le pouvoir ou l'autorité par l'intrigue et la cabale » (CNRTL).
À l’origine, la camarilla désignait péjorativement l’entourage du roi d’Espagne. En gros, c’est une mafia aristocratique.
Par ailleurs, ce terme a été repris notamment pour le jeu de rôles Vampires. À ma connaissance, les camarillas sont les différentes familles vampiriques.
Ces deux associations teintent la compréhension du terme « camarille » tel que je l’ai utilisé dans Sublimes, même si la définition n’y est pas tout à fait la même – et ce sont des nuances qui ont du sens !
Au sein des camarilles, il existe des rangs et des titres, certains déjà connus – la cour et les courtisanəs – et d’autres moins, comme les prétoriennəs du prétoire, pour lequel je me suis inspiré·e d’une des significations du mot, à savoir : « garde personnelle de l'empereur » (CNRTL).
Les chefs du culte ne sont pas papessəs, imams ou rabbinəs : ce sont des polymathes, terme épicène, encore, qui désigne une « personne aux connaissances variées et approfondies, en particulier des connaissances en art et en science » (Wikisource) mais que j’ai étendu à la religion. Les autres personnes dévolues à la religion sont des mystiques.
J’ai nommé les personnes en charge des soins médicaux « thérapeutes » (l’épicène c’est magique), mais j’ai aussi déterminé que s’il y a clerc il y aurait clergesse, s’il y a bourreau, il y aurait bourrelle et s’il y a censeur, il y aurait censeresse : l’occasion de réutiliser des vieux féminins disparus du langage courant !
Enfin, les membres du « tiers état », la partie de la population la plus nombreuse et la moins fortunée, la part exploitée de la population, je les ai nomméəs « ilotes », en m’inspirant des « hilotes », « habitants de Laconie réduits en esclavage par les Spartiates », ce qui a donné naissance au second sens : « personne asservie, réduite à la misère et à l'ignorance » (Le Robert).
Il existe deux orthographes pour ce terme : « hilote » ou « ilote » (en fonction de si on garde l’accentuation du grec ancien). J’ai choisie la seconde, pour faire un petit jeu de mots sur « île ». Et je n’en dis pas plus !
J’imagine que vous paniquez un peu devant tant de termes méconnus, mais ne vous affolez pas : si Léo et moi avons bien fait notre travail, la compréhension de ces strates sociales se fera organiquement, au cours de la lecture…
Et pour cielles qui douteraient encore : il y aura un index en fin de tome, avec toutes les explications, pour ne pas rater le moindre détail !
Gratuliere zum Erscheinen deines Buches!!! Wunderbar. Liebe Grüße.
C'est donc là que j'avais croisé le terme Camarille : dans le jeu Vampires !
Voilà pourquoi il m'était vaguement familier !