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Je profite de ces mots du mois pour présenter quelques concepts liés à la santé mentale, parce qu’il m’a fallu de longues recherches et recroisements pour trouver des informations valides tant du point de vue des professionnelləs de santé que des personnes concernées.
Attention, ces définitions ne seront pas exhaustives et je ne prétends pas qu’elles soient 100 % correctes, car je n’ai étudié la santé mentale qu’en dilettante. Il s’agit d’une mise en bouche, de quoi appréhender les concepts principaux.
N’hésitez pas à m’indiquer si vous repérez des erreurs !
Les troubles de l’humeur
On parle de « troubles psychiques » pour désigner tout ce qui altère l’état de santé mentale. Ces altérations ne sont pas forcément des maladies à soigner ou à éliminer.
Parmi les troubles psychiques, on trouve plusieurs catégories, qui varient en fonction des classifications officielles (CIM, DSM…). Je ne pense pas que les catégories que je vais utiliser correspondent vraiment à ces classifications, mais elles devraient suffire pour cette intro : les troubles de l’humeur, les troubles du neurodéveloppement, les troubles de la personnalité et la schizophrénie.
Aujourd’hui, je ne vais parler que des troubles de l’humeur.
Comme leur nom l’indique, les troubles de l’humeur impactent les émotions, tant du côté de la joie exaltée (manie) que de la tristesse (dépression). On y retrouve notamment l’anxiété, la bipolarité, la dépression et le trouble de la personnalité borderline.
L’anxiété
L’anxiété est un trouble lié à la peur. Elle peut être également catégorisée : anxiété ou phobie sociale, anxiété de séparation, agoraphobie, phobies spécifiques, trouble panique, trouble de stress post-traumatique (simple ou complexe) – et, le combo, le trouble anxieux généralisé.
Les troubles anxieux peuvent avoir des expressions psychologiques (irritabilité, peur irrationnelle, difficulté à se concentrer, baisse des performances intellectuelles…) et physiques (troubles digestifs, douleurs, insomnies, fatigue, maux de tête, vertiges…), qu’on ressent parfois en présence de la source d’angoisse, mais parfois pas !
L’anxiété sociale est une peur liée à certaines situations sociales ou de performance (parler ou réaliser quelque chose en public, rencontrer des personnes inconnues, utiliser des toilettes publiques, manger en compagnie…). Elle peut donner lieu à des stratégies d’évitement (ne pas se mettre dans des situations sociales, sécher les cours…) et peuvent causer une grande souffrance.
L’agoraphobie est la peur de se retrouver dans des situations ou des endroits desquels il est difficile de s’extraire ou dans lesquels il est difficile d’obtenir de l’aide (au milieu d’une rangée de sièges, dans une file d’attente, espaces clos, foules, être seulə hors de chez soi…) et s’exprime souvent par des stratégies d’évitement.
Elle peut provoquer des crises de panique – voire survenir après une première crise de panique dans une de ces situations.
Le trouble de stress post-traumatique (TSPT) est dû à un événement traumatique. La nature des traumas fait qu’il est impossible de savoir pourquoi un même événement peut provoquer un TSPT chez une personne mais pas une autre, pourquoi elle ne se déclare pas aussitôt après l’événement, quelle sera sa durée…
Il existe aussi un trouble de stress post-traumatique complexe, qui est dû à un environnement traumatique sur la durée (comme une éducation par un/des parents abusifs), et peut être bien plus persistant et délicat à identifier.
La dépression
La dépression est, elle, liée à la tristesse. Elle peut être temporaire (un épisode dépressif une fois dans la vie), chronique (des épisodes dépressifs réguliers) ou longue (des années voire une vie de dépression).
La dépression peut être héréditaire, causée par des événements de la vie (trauma, deuil…), des maladies, des facteurs chimiques (taux de neurotransmetteurs bas, comme la sérotonine ou la dopamine) ou liée à une trop forte anxiété (troubles anxio-dépressifs, burn-out).
Elle s’exprime entre autres par une fatigue chronique ou des troubles du sommeil, du stress, une baisse ou disparition de motivation, une tristesse profonde et chronique, un désintérêt pour la vie et les activités habituellement appréciées, de l’apathie, de la détresse, une mauvaise opinion de soi-même, de l’isolation sociale…
Le trouble bipolaire
La bipolarité ou trouble bipolaire se caractérise par une alternance entre des phases de dépression et des phases de manie – avec, en fonction des personnes, des phases « neutres ».
Les phases maniaques se caractérisent entre autres par une euphorie débordante, la disparition des inhibitions, de l’hyperactivité (et donc parfois des troubles du sommeil), une très haute opinion de soi, une forte irritabilité, une libido exacerbée… La manie et la dépression peuvent être simultanées.
On considère visiblement qu’il existe deux types de troubles bipolaires : le type 1 inclut au moins un véritable épisode maniaque (perturbation du fonctionnement de la personne ou délire) et des épisodes dépressifs, tandis que le type 2 est basé sur l’existence de plusieurs épisodes dépressifs et au moins un épisode maniaque moins grave (hypomaniaque).
Hors de ces deux types, on parle aussi de trouble bipolaire non spécifié pour les personnes dont les symptômes ne correspondent pas exactement.
Le trouble de la personnalité borderline
Le trouble de la personnalité borderline, enfin, est un trouble assez méconnu et fourre-tout. C’est apparemment un trouble diagnostiqué (de façon erronée) à de nombreuses femmes autistes en errance médicale.
Et ce n’est pas étonnant, puisque le trouble de la personnalité borderline (ou personnalité limite) se caractérise par une instabilité extrêmement présente dans les relations, l’image de soi, les humeurs et le comportement, ainsi qu’une hypersensibilité à la possibilité du rejet et de l’abandon.
Quand on connaît les conséquences du camouflage autistique sur la perception de sa propre identité, la confusion de certainəs psychiatres peut s’expliquer (et encore).
Les personnes borderline ressentent un grand vide, une mauvaise estime d’elles-mêmes et une peur importante du rejet et de l’abandon, à tel point qu’elles peuvent créer des situations de crise pour ne pas êtres livrées à la solitude.
La série Crazy Ex-Girlfriend parle du trouble borderline dans ses dernières saisons avec justesse, humour et sensibilité.
Et voilà, c’était un premier brossage des troubles psychiques !
Sources :
Petite Mu sur Instagram
Autres ressources dans l’Emmaginarium :
Sur le trouble bipolaire et la psychopathie
Sur les expressions « atteintə de » / « souffrant de »
Vous pouvez également retrouver ici tous mes mails liés à l’autisme.